mercredi 20 janvier 2016

LE PRIX SIMONE DE BEAUVOIR REMIS A GIUSI NICOLINI

Le Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes est une récompense française créée en 2008 et décernée aux personnes qui, selon le jury, se sont illustrées, par leur œuvre artistique et leur action, à promouvoir la liberté des femmes dans le monde, à l'image de Simone de Beauvoir.

Il a été créé à l'initiative de Julia KRISTEVA, écrivain français en 2008 à l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de Simone de Beauvoir (9 janvier 1908).

Le prix a été remis cette année à Giusi NICOLINI, 55 ans, maire de Lampedusa depuis 2012, qui se démène pour accueillir les flux de migrants dans la dignité.

«Là-bas, on l’appelle la lionne», raconte Julia KRISTEVA. Giusi NICOLINI est la 9e lauréate de la récompense, remise à la Maison de l’Amérique latine.
 

© Antonio Parrinello / Reuters
 
 
 
Cette blonde charismatique à la silhouette élégante, vêtue de noir mais très solaire, reste à l’aise avec l’émotion qui envahit sa voix. «La migration est la méthode la plus ancienne et la plus efficace pour survivre, dit l’Italienne, dans sa langue natale. Et à Lampedusa, on expérimente à quel point les droits humains sont bafoués, ceux des migrants et ceux de la population locale».
Le prix Simone de Beauvoir est «la reconnaissance d’un combat» et la preuve que certains entendent ses appels à l’aide. Son île, un morceau de terre aride et désertique à moins de 150 kilomètres des côtes tunisiennes, accueille des centaines de migrants.

Pour Julia KRISTEVA, Giusi NICOLINI est la femme «qui a réussi à émouvoir José Manuel BARROSO [ancien président de la Commission européenne, ndlr] et le pape.» Et pour Madeleine GOBEIL, directrice des Arts et de la Vie culturelle à l’UNESCO et membre du jury du prix Simone de Beauvoir, elle est une «Antigone des temps modernes» dont «le stoïcisme est exemplaire». Très dynamique, elle gère une actualité «à la fois microscopique et immense dans un contexte de mondialisation de l’indifférence», résume Julia KRISTEVA.

A la Maison de l’Amérique latine, des personnalités sont venues l’applaudir, comme Irina BOKOVA, la directrice générale de l’UNESCO, l’historien Benjamin STORA ou encore Smaïn LAACHER, sociologue français. Et la présidente de l’Université Paris-Diderot, Christine CLERICI de conclure : «Le prix Simone de Beauvoir prend une dimension nouvelle, celle de la lutte d’une femme pour le respect de l’humain.»


D'après un article de Hélène GULLY du 14/01/2016 sur www.liberation.fr

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