Il a été créé à l'initiative de Julia KRISTEVA, écrivain français en 2008
à l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de Simone de
Beauvoir (9 janvier 1908).
Le prix a été remis cette année à Giusi NICOLINI,
55 ans, maire de Lampedusa depuis 2012, qui se démène pour accueillir les flux de
migrants dans la dignité.
«Là-bas, on l’appelle la lionne», raconte Julia
KRISTEVA.
Giusi NICOLINI est la 9e lauréate de la
récompense, remise à la Maison de l’Amérique latine.
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Cette blonde charismatique à la silhouette élégante, vêtue de noir mais très solaire, reste à l’aise avec l’émotion qui envahit sa voix. «La migration est la méthode la plus ancienne et la plus efficace pour survivre, dit l’Italienne, dans sa langue natale. Et à Lampedusa, on expérimente à quel point les droits humains sont bafoués, ceux des migrants et ceux de la population locale».
Le prix Simone de Beauvoir est «la reconnaissance
d’un combat» et la preuve que certains entendent ses appels à l’aide. Son
île, un morceau de terre aride et désertique à moins de 150 kilomètres des
côtes tunisiennes, accueille des centaines de migrants.
Pour Julia KRISTEVA, Giusi NICOLINI est la femme «qui
a réussi à émouvoir José Manuel BARROSO [ancien président de la Commission
européenne, ndlr] et le pape.» Et pour Madeleine GOBEIL, directrice
des Arts et de la Vie culturelle à l’UNESCO et membre du jury du prix Simone de
Beauvoir, elle est une «Antigone des temps modernes» dont «le
stoïcisme est exemplaire». Très dynamique, elle gère une actualité «à la
fois microscopique et immense dans un contexte de mondialisation de
l’indifférence», résume Julia KRISTEVA.
A la Maison de l’Amérique latine, des personnalités
sont venues l’applaudir, comme Irina BOKOVA, la directrice générale de
l’UNESCO, l’historien Benjamin STORA ou encore Smaïn LAACHER,
sociologue français. Et la présidente de l’Université Paris-Diderot, Christine
CLERICI de conclure : «Le prix Simone de Beauvoir prend une dimension
nouvelle, celle de la lutte d’une femme pour le respect de l’humain.»
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